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Quelques tabs


Les enragés du rock

Rage Against The Machine et The Offspring sont des groupes qui ont élevé la contestaion au rang de dogme. Et savent se faire entendre.

En dix ans, les membres de Rage Against The Machine se sont taillé une sacrée réputation d'énervés. L'été dernier, la police de Los Angeles chargeait pour disperser quelques miliers de fans, devenus incontrôlables à l'issue d'un concert donné par le groupe à l'occasion de la sortie de son dernier album, le bien nommé Battle of Los Angeles (Epic). Avec tout ce qu'il faut pour faire une bonne émeute : gaz lacrymo, coups de matraque et arrestations. Quelques semaines plus tard, aux MTV Awards de New York, Tim Commerford, le bassiste, grimpait dans les cintres et abreuvait le distingué parterre d'injures et de slogans anticapitalistes, provoquant un formidable chahut qui rappelait les hapenings dadaïstes des Yippies, Weathermen et autres radicaux extrémistes il y a trente ans.
Anachroniques les quatre musiciens de Rage Against The Machine ? A leurs yeux, l'époque nécessite de se mobiliser. Ils embrassent le combat contre la mondialisation et pour tous les oprimés (Voice of the Voiceless) : clandestins hispaniques, Indiens d'Amérique ou Tibétains. Manifestent aux Nations unies contre la peine de mort. Jouent nus pour dénoncer la censure. Et donnent un concert gratuit pour la Ligue antinazie à Londres. Le sous-commandant Marcos est leur Che (ils lui ont dédié une chanson, People of the Sun), Mumia Abu-Jamal, journaliste noir pourissant dans un couloir de la mort, leur Malcom X. Leur rock se devait d'être à la hauteur. Riffs en rafales, guitares et percussions chauffées à blanc, micros à saturation et textes martiaux. Chacun de leur titres (Guerilla Radio, War Within a Breath...) fait l'effet d'un cocktail Molotov. C'est Led Zeppelin, version néomarxiste. The Battle of Los Angeles, leur album manifeste, pourrait bien être le dernier. Jugeant que ses "idéaux artistiques et politiques étaient sapés", Zack de la Rocha, le leader du groupe, annonçait il y a peu qu'il désertait. Les fans se consoleront avec le récent Renegardes (toujours chez Epic), album de reprises des légendes du protest, depuis les Whites Panthers du MC5, groupe mythique des années 60, jusqu'aux punks de Minor Threat, en passant par les Stooges et un Maggie's Farm dylanien dans une version musclée. En attendant, ils ont fait des émules, une nébuleuse de petits groupes activistes et militants, de Creed à Limp Bizkit, qui se font la voix d'une jeunesse en mal de révolte dans une Amérique repue et qui s'ennuie.

Eternels ados californiens.

The Offspring figure en tête de ces bruitistes contestataires. Comme Rage, ces éternels ados (le quartet s'est constitué à la fac), sont originaires de la Californie middle-class, résidentielle et ensoleillée. Conspiration of one (Sony/Columbia), leur nouvel album, balance des chansons d'une efficacité rare et d'une conception presque classique. Du punk mélodique ? Les rebelles seraient ils en voie d'assagissement ? Que non ! Récemment, the Offspring bataillait pour permettre de télécharger l'intégralité de son disque sur Internet. la major les a rappelé à l'ordre. Mais le groupe estime ne pas avoir de leçon a recevoir. Chacun de ses albums se vend à des millions d'exemplaires. Ca n'incite pas à baisser le ton. A vérifier le 7 février quand il monteront à l'assault de Bercy à Paris.

Pascal Dupont, dans l'express du 01/02/2001, p56.



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